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Sur l’échelle des contributeurs au SINP de Guadeloupe, nous voici au sommet ! 16 professionnels issus du Parc National de Guadeloupe, de l’Office Français de la Biodiversité et de l’Office National des Forêts ont participé à une nouvelle sortie pédagogique organisée dans le cadre du développement du réseau Karunati. Animée par Toni Jourdan et Sarah Le Cœur, la session du jour a consisté à réitérer, sur une matinée, l’étude de l’entomofaune réalisée à Morne à Louis (lien), en se concentrant donc sur les bêtes à six pattes.

Des agents naturalistes à Morne à Louis

Pour les agents, habitués à saisir des données d’observation sur Karunati, mais pas forcément spécialistes des insectes, les objectifs étaient :

  • de s’imprégner des méthodes d’étude en entomologie : filet à papillon, filet fauchoir, photo, chasse à vue et beaucoup de patience…
  • de se familiariser avec la taxonomie en observant différents groupes d’insectes : lepidoptères, hyménoptères, coléoptères, phasmes…
  • et surtout de repartir avec des outils leur permettant, sur le long terme, de fournir des observations intéressantes pour le territoire, même sans être un expert. Cela passe par des guides d’identification accessibles à tous, des outils d’analyse de l’espèce identifiée (cartographie, statut d’endémicité…), et par une bonne communication entre naturalistes. Une chaîne de partage d’une simple photo, si elle remonte jusqu’à un spécialiste, permet par exemple de préciser le comportement ou la répartition d’une espèce, voire même d’en décrire une nouvelle !

Les papillons n’étaient pas nombreux en ce jour, le long du sentier du Morne à Louis, mais l’œil aguerri des membres de l’équipe a permis de débusquer des insectes plutôt rares.

Un mâle de Thesprotiella insularis, mante endémique des Petites Antilles et l’une des 2 seules espèces présentes sur l’archipel, a pris la pose pour chacun des agents à leur grand étonnement.

Thesprotiella insularis - Morne à Louis

Thesprotiella insularis (Bonfils, 1967)

L’impressionnante chenille du sphinx Eumorpha labruscae, encore jamais observée à Morne à Louis, se nourrissait paisiblement sur une tige en bord de chemin. A l’approche d’êtres humains menaçants, elle s’est immédiatement métamorphosée, élargissant sa tête aux couleurs reptiliennes, pour imiter un serpent venimeux. Mais il en fallait plus pour tromper ces agents naturalistes : loin de s’enfuir, ils ont pu capturer cette scène intrigante avant de la laisser poursuivre tranquillement son repas.

 

Eumorpha labruscae- chenille - Morne à Louis

 

Le capricorne Adesmus nigriventris ainsi que le phasme Bacteria ferula (à différents stades de sa croissance) sont venus compléter la liste des espèces remarquables découvertes par les agents. Hespérie svelte, orangée, couette, plus traditionnelles sur ce site mais non moins élégantes, étaient également présentes, ainsi que le Flamme, la Nymphale du figuier, et quelques abeilles sauvages.

Au total une vingtaine d’espèces d’insectes a pu être observée : c’est autant d’images supplémentaires gravées dans l’esprit de ceux dont le métier est de protéger la nature guadeloupéenne.